Incapacité psychique et « participation sociale en réseaux » : Dépasser le « score social » vers des contributions mémorielles collectives

Comment le numérique affecte-t-il les activités courantes et les rôles sociaux des personnes ayant des incapacités psychiques ? Comment recompose-t-il leurs identités et quelles seraient ses conséquences sur leur participation sociale (Fougeyrollas, 1998, 2010) ? Nous interrogeons l’usage du numérique par un groupe de personnes ayant des incapacités psychiques dans la ville du Havre en France et ses effets sur la construction identitaire via les traces numériques (Mille, 2013). Dans une approche méthodologique qualitative, nous observons et analysons l’élaboration des profils Facebook et leur agencement. L’éditorialisation (Vitali-Rosati, 2016) profilaire montre plusieurs modèles d’identité numérique (Cardon, 2008 ; Georges, 2008). Personnalisés et calculés, ces profils renvoient à un « score social » résultant de l’ensemble des traces numériques. Pourtant la présence numérique (Merzeau, 2010) se situe dans le temps et ne se réduit pas à la collection des traces. Ainsi nous appelons alors à investir les traces dans des contributions mémorielles valorisant les droits, les besoins et les expériences de la population ayant des incapacités psychiques. L’objectif est d’assurer un « vivre ensemble » dans le monde numérique à travers l’apprentissage permanent et l’action collective pour que les sujets puissent fonctionner avec autonomie dans la société de connaissance (CNNum, 2013). L’appropriation des traces pour des finalités d’utilité commune pourrait appuyer une « participation sociale en réseaux » des personnes souffrantes de dysfonctionnement de personnalité et d’adaptation sociale (Zribi, Sarfati, 2008).

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– Ce résumé est celui d’une communication au Colloque “Regards croisés sur le handicap en contexte francophone” organisé par l’Université de Saint-Boniface et l’Université Clermont Auvergne du 12 au 15 juin 2018 – à Winnipeg (Manitoba) au Canada.

Pour lire le support de la présentation : https://drive.google.com/open?id=1iAcmQk9bS1bQAEYUYv6iceilNOgkWM0L

Colloque St. Boniface 3

Voir le site du colloque : https://ustboniface.ca/rch2018/accueil

Voir le programme du colloque : https://ustboniface.ca/rch2018/file/Programme-regards-croises-1mai.pdf

Maria Fernanda Arentsen, directrice du Département d’études françaises, de langues et de littératures à l’Université de Saint-Boniface, parle du handicap et du colloque sur Radio Canada International: http://www.rcinet.ca/fr/2018/06/07/le-handicap-dans-la-francophonie-interagir-avec-les-autres-a-partir-de-notre-difference-et-de-notre-identite/

 

 

Ma première rencontre avec ALTER

Alter pic collective

Alter 2017, Lausanne (Switzerland).

 

La rencontre avec Alter, Société Européenne de Recherche sur le Handicap s’est tenue à Lausanne en Suisse dans le cadre d’une Conférence internationale qu’elle a organisé sur le handicap, la reconnaissance et le “vivre ensemble”.

Cette éditorialisation décrit des moments de la rencontre, des présentations scientifiques et des échanges académiques et humains :

https://storify.com/Esmera/ma-premiere-rencontre-avec-alter

Ma première rencontre avec ALTER-Storify-Lausanne, juillet 2017

 

In memoriam : Louise nous laisse sa mémoire de traces excellemment re-documentarisées

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Louise Merzeau en webinaire à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense en février 2014 (D’après André Gunthert).

 

Louise Merzeau nous a quittés. Sans prévenir, elle est partie et ne reviendra plus jamais. La tristesse est immense et infinie!
Louise Merzeau la femme, la Professeure, la chercheuse, la photographe, l’amie (que j’ai connue en 2009 à l’Université Paris Ouest en Master1 et Master2, ma co-directrice de thèse), s’est déconnectée pour toujours. Son blog de recherche, lui, témoignera de la mémoire numérique qu’elle a éditorialisée (Vitali-Rosati, 2016) soigneusement au long des années.

On n’a pas besoin de reprendre ses travaux ni de les rassembler dans de nouveaux projets mémoriaux. Elle, l’experte du numérique et des questions de mémoire et des traces, a su élaborer ses archives et les a mises dans les mains des internautes. Elle a re-documentarisé (Salaün, 2008) ses traces et a fait de son environnement numérique (Blog, Twitter, Facebook, Hangout et autres) son habitat où elle nous recevait généreusement.

Ses traces resteront sauvegardées, documentées, classifiées, et témoigneront de son expérience riche et créative qu’elle a transformée en matière commune et partagée.

Louise Merzeau, l’intelligente, la brillante, la modeste, l’humaine, la solidaire et la bosseuse, tu as marqué nos vies et ta mémoire restera et marquera à jamais la présence numérique (Merzeau, 2010) de ton vécu.

Louise, tu l’as prouvé : on peut faire mémoire de nos traces numériques, une mémoire unique et spéciale, comme tu l’étais.